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Anne-Catherine Péchinot

211 836 MÈTRES EN 24 HEURES ET EN SOLO !

Record de France établit le 27 Novembre 2017 à 21h00 !

Anne-Catherine Péchinot

211 836 MÈTRES
EN 24 HEURES ET EN SOLO !

Record de France établit
le 27 Novembre 2017 à 21h00 !

Autant le dire tout de go, je ne suis pas une rameuse à la base et je n’ai aucune prédisposition physiologique …

Autant le dire tout de go, je ne suis pas une rameuse à la base et je n’ai aucune prédisposition physiologique …

La première fois que j’ai touché un ergo je suis tombée de la selle au 3ème coup de rame et je me rappelle que j’étais très fière au bout de 2 mois de tirer 13 cal en 2 min…

Bref rien ne me prédestinait à faire un 24 heures rameur solo sauf un goût immodéré pour les défis en tout genre !

D’où vient cette idée folle

J’avais profité il y a quelques années des conseils de Kevin Scott lors d’une initiation qui avaient permis de « gommer » quelques défauts de débutante. Ce maigre bagage technique m’a permis de m’aligner sur un 24h rameur en équipe organisée par mon chéri Bruno dans ma box de crossfit Tanka en 2016. Nous étions en relais de 4 et j’avais beaucoup apprécié cette aventure humaine, que j’avais trouvé physiquement « facile » par rapport à ce que je connaissais de l’ultratrail.

L’année suivante, lorsque Bruno a décidé de réorganiser l’épreuve, je me décide sur un coup de tête à me lancer en solo pour tester davantage mes limites, notamment mentales.

Ma préparation

J’ai commencé la préparation un peu plus de 2 mois avant le challenge.

Néophyte en prépa rameur, je me suis rabattue sur ce que je connaissais : la course à pied et au décidé de la bâtir un peu comme une préparation marathon / ultra avec une montée en charge ascendante et une phase de récupération avant l’épreuve.

J’ai appliqué 5 principes de base : ramer 5 jours sur 6 / monter rapidement à des temps de rame de 50 min à une heure (la durée que je voulais ramer sans pause) / caler au moins 2 marathons dans la préparation (mes « sorties longues ») / ramer sur de la fatigue pour préparer mon corps. Donc pendant 2 mois, mon réveil a sonné à 5h30 pour m’astreindre à cette préparation quotidienne, malade ou pas, fatiguée ou non. J’y ai finalement plutôt pris du plaisir et ai écouté des heures de podcast de philosophie pour m’accompagner dans cet effort matinal et solitaire.

Durant cette phase, Je me suis entraînée à boire en ramant (1 gorgée toutes les 10 min) et ai testé les équipements (vêtements sans couture, chaussures confortables).

Ma stratégie de course

Théorie

Sur les conseils de Rémy Coubel et de Chloé Saunnier, j’ai très vite opté pour 50 minutes de rame et 10 minutes de repos. Je m’étais préparée mentalement à faire 23 séries de 50 minutes de rame en me disant que j’avais la possibilité de me reposer 1 heure supplémentaire. J’avais prévu de ramer autour de 2:40 (en tout cas au démarrage).

La vraie vie

En réalité je n’ai pas tout à fait appliquée cette tactique en optant pour des pauses plus courtes en début de 24h (plutôt entre 3 et 7 min) et en zappant l’heure de repos supplémentaire car je me sentais bien et que j’avais peur de ne pas repartir si je faisais une pause.

Pour la cadence … comment dire ? Ce 24h a été la démonstration de la fable de la fontaine «  le lièvre  et la tortue» : « rien ne sert de courir, il faut partir à temps ».

Alimentation

Que du simple : une gorgée d’eau toutes les 10 min et une alimentation solide toutes les 50 min : grande gamelle de riz-lentille dont je prenais quelques bouchées, noix de cajou, compotes à boire, quelques barres bio et une tablette de chocolat pour la fin de l’épreuve. Du yogi tea au miel avec du gingembre anti inflammatoire pour le plaisir d’une boisson chaude au milieu de la nuit.

Manger régulièrement des éléments que je connaissais déjà et fonctionner à « l’instinct thérapie », c’est à dire écouter mon corps pour les quantités et les envies (salé ou sucré selon les moments).

Rien à dire, stratégie payante !

Ce que je retiens de la course

Je me suis alignée très angoissée. La dernière semaine d’entraînement avait laissé des traces : j’avais une otite et était stressée à l’idée de ne pas réussir le challenge que je m’étais fixé : dépasser les 200 km.

J’avais peur de ne pas être bien organisée et de ne pas avoir mes affaires à portée de main. Me lançant sans assistance, j’ai mis longtemps à tout préparer. J’avais choisi de mettre une table à côté du rameur pour avoir tout à portée de main et avait tout rangé par catégorie (un sac nourriture / 1 sac médicament avec l’arnica, les crèmes pour masser / 1 sac vêtement avec des tenues de rechange déjà préparées dans des pochettes pour éviter de réfléchir…

J’ai bien fait : 10 minutes de pause c’est court. Le temps de s’extirper de l’ergo (aie aie le dos), d’aller assouvir des besoins naturels, de manger, se changer… les minutes défilent vite ! Il est indispensable d’avoir un matériel bien préparé avec tout à portée de main pour avoir le temps de se masser et de s’étirer.

Les 10 premières heures se sont déroulées comme dans un rêve. Peu de douleurs (hormis un poignet qui s’est mis à gonfler dès le démarrage) et un sentiment d’invincibilité puisque j’ai bouclé 100km durant cette période (bien au-dessus de mes prévisions). Un instant j’ai pensé pouvoir aller taquiner le record du monde !

Puis la fatigue a commencé à se faire sentir et c’est là où la préparation mentale a fait la différence : ne pas se poser de question, continuer à ramer, suivre son plan…. Peu importe la cadence. Mais malgré les ampoules, les tendons douloureux, mon postérieur qui protestait du traitement que je lui faisais subir, je n’ai jamais douté un seul instant que j’allais bien atteindre mon but.

Mon corps s’est écroulé quand j’ai atteint les 200 km et les derniers kms ont été au ralenti…Pour atteindre 212 km au final

J’ai pris énormément de plaisir à ramer. Je crois que j’ai eu la banane toute la course tellement j’étais contente d’être là et que j’étais déterminée d’aller au bout de ce défi !

24 heures rameur en solo

La première fois que j’ai touché un ergo je suis tombée de la selle au 3ème coup de rame et je me rappelle que j’étais très fière au bout de 2 mois de tirer 13 cal en 2 min…

Bref rien ne me prédestinait à faire un 24 heures rameur solo sauf un goût immodéré pour les défis en tout genre !

D’où vient cette idée folle

J’avais profité il y a quelques années des conseils de Kevin Scott lors d’une initiation qui avaient permis de « gommer » quelques défauts de débutante. Ce maigre bagage technique m’a permis de m’aligner sur un 24h rameur en équipe organisée par mon chéri Bruno dans ma box de crossfit Tanka en 2016. Nous étions en relais de 4 et j’avais beaucoup apprécié cette aventure humaine, que j’avais trouvé physiquement « facile » par rapport à ce que je connaissais de l’ultratrail.

L’année suivante, lorsque Bruno a décidé de réorganiser l’épreuve, je me décide sur un coup de tête à me lancer en solo pour tester davantage mes limites, notamment mentales.

Ma préparation

J’ai commencé la préparation un peu plus de 2 mois avant le challenge.

Néophyte en prépa rameur, je me suis rabattue sur ce que je connaissais : la course à pied et au décidé de la bâtir un peu comme une préparation marathon / ultra avec une montée en charge ascendante et une phase de récupération avant l’épreuve.

J’ai appliqué 5 principes de base : ramer 5 jours sur 6 / monter rapidement à des temps de rame de 50 min à une heure (la durée que je voulais ramer sans pause) / caler au moins 2 marathons dans la préparation (mes « sorties longues ») / ramer sur de la fatigue pour préparer mon corps. Donc pendant 2 mois, mon réveil a sonné à 5h30 pour m’astreindre à cette préparation quotidienne, malade ou pas, fatiguée ou non. J’y ai finalement plutôt pris du plaisir et ai écouté des heures de podcast de philosophie pour m’accompagner dans cet effort matinal et solitaire.

Durant cette phase, Je me suis entraînée à boire en ramant (1 gorgée toutes les 10 min) et ai testé les équipements (vêtements sans couture, chaussures confortables).

Ma stratégie de course

Théorie

Sur les conseils de Rémy Coubel et de Chloé Saunnier, j’ai très vite opté pour 50 minutes de rame et 10 minutes de repos. Je m’étais préparée mentalement à faire 23 séries de 50 minutes de rame en me disant que j’avais la possibilité de me reposer 1 heure supplémentaire. J’avais prévu de ramer autour de 2:40 (en tout cas au démarrage).

La vraie vie

En réalité je n’ai pas tout à fait appliquée cette tactique en optant pour des pauses plus courtes en début de 24h (plutôt entre 3 et 7 min) et en zappant l’heure de repos supplémentaire car je me sentais bien et que j’avais peur de ne pas repartir si je faisais une pause.

Pour la cadence … comment dire ? Ce 24h a été la démonstration de la fable de la fontaine «  le lièvre  et la tortue» : « rien ne sert de courir, il faut partir à temps ».

Alimentation

Que du simple : une gorgée d’eau toutes les 10 min et une alimentation solide toutes les 50 min : grande gamelle de riz-lentille dont je prenais quelques bouchées, noix de cajou, compotes à boire, quelques barres bio et une tablette de chocolat pour la fin de l’épreuve. Du yogi tea au miel avec du gingembre anti inflammatoire pour le plaisir d’une boisson chaude au milieu de la nuit.

Manger régulièrement des éléments que je connaissais déjà et fonctionner à « l’instinct thérapie », c’est à dire écouter mon corps pour les quantités et les envies (salé ou sucré selon les moments).

Rien à dire, stratégie payante !

Ce que je retiens de la course

Je me suis alignée très angoissée. La dernière semaine d’entraînement avait laissé des traces : j’avais une otite et était stressée à l’idée de ne pas réussir le challenge que je m’étais fixé : dépasser les 200 km.

J’avais peur de ne pas être bien organisée et de ne pas avoir mes affaires à portée de main. Me lançant sans assistance, j’ai mis longtemps à tout préparer. J’avais choisi de mettre une table à côté du rameur pour avoir tout à portée de main et avait tout rangé par catégorie (un sac nourriture / 1 sac médicament avec l’arnica, les crèmes pour masser / 1 sac vêtement avec des tenues de rechange déjà préparées dans des pochettes pour éviter de réfléchir…

J’ai bien fait : 10 minutes de pause c’est court. Le temps de s’extirper de l’ergo (aie aie le dos), d’aller assouvir des besoins naturels, de manger, se changer… les minutes défilent vite ! Il est indispensable d’avoir un matériel bien préparé avec tout à portée de main pour avoir le temps de se masser et de s’étirer.

Les 10 premières heures se sont déroulées comme dans un rêve. Peu de douleurs (hormis un poignet qui s’est mis à gonfler dès le démarrage) et un sentiment d’invincibilité puisque j’ai bouclé 100km durant cette période (bien au-dessus de mes prévisions). Un instant j’ai pensé pouvoir aller taquiner le record du monde !

Puis la fatigue a commencé à se faire sentir et c’est là où la préparation mentale a fait la différence : ne pas se poser de question, continuer à ramer, suivre son plan…. Peu importe la cadence. Mais malgré les ampoules, les tendons douloureux, mon postérieur qui protestait du traitement que je lui faisais subir, je n’ai jamais douté un seul instant que j’allais bien atteindre mon but.

Mon corps s’est écroulé quand j’ai atteint les 200 km et les derniers kms ont été au ralenti…Pour atteindre 212 km au final.

J’ai pris énormément de plaisir à ramer. Je crois que j’ai eu la banane toute la course tellement j’étais contente d’être là et que j’étais déterminée d’aller au bout de ce défi !

24 heures rameur en solo
24 heures rameur en solo